Randonnée en Corse du sud aux abords du Cavu
En ce mois de juin, direction la Corse du sud ! Je me suis pris de passion pour la randonnée cette année après avoir quelque peu abandonné le VTT, j’avais depuis quelques temps une envie de dépaysement et une offre Ryanair alléchante au départ de l’aéroport de Bruxelles Charleroi (120€ A/R) m’a fait sauter le pas : direction Figari, dans le sud de l’île de beauté. C’est ma toute première expérience en bivouac et même la première fois que je fais du camping… les provisions et le sac sont prêts (14 kilos sur le dos tout de même), c’est parti pour 5 jours de rando en autonomie !
Eau turquoise et plages désertes, bienvenue en Corse !
Résumé du voyage
Jour 1 – Figari -> Pianotolli
Lundi 6h00, décollage de Charleroi en direction de Figari pour atterrir vers 8h00. Une navette nous emmène en direction de Porto Vecchio, le chauffeur est sympa et accepte de nous déposer à Figari village gratuitement (le village est à 5 minutes de l’aéroport). J’espérais trouver au village une cartouche de gaz à vis Primus pour mon réchaud, nous avons vite déchanté, ce type de cartouche n’est vendu nul part, les commerçants ont seulement des cartouches Camping Gaz basiques à percer. On achète 3 litres d’eau puis on se met en route en direction de la côte vers Pianatolli. Malgré le magasin Spar assez conséquent impossible de trouver notre fameuse bouteille de gaz, mêmes chose dans les Campings. Je commence à regretter d’avoir acheté le système à vis Primus/MSR… nous allons devoir manger froid quelques jours.
Cette première journée fut l’occasion de découvrir la côte. Quelques villas sont nichées en haut de la bute de Pianatolli, l’endroit est assez sauvage, on croise peu de vacanciers et l’avancée n’est pas forcement aisée, nous sommes bloqués par de nombreux rochers qui nous empêche de longer la côte d’une traite.
La progression sera plus difficile une fois arrivés aux étangs.
L’idée était au départ de rejoindre Bonifacio par la côte. Après avoir marché toute la journée sur le golf de Pianotolli par 30° (22Km le premier jour), on se retrouve coincé entre un étang et la mer dans une zone marécageuse. Il est déjà 19h et nous sommes loin du but, on décide de s’arrêter là pour passer la nuit. Une douche rapide à l’aide d’une bouteille me permettra de faire la connaissance d’une horde de moustiques tigres… mon dos s’en souvient encore.
Note : Attention, le bivouac est souvent toléré en France mais interdit à proximité immédiate du littoral et dans les parcs naturels. C’est aussi le cas dans les zones boisées sensibles comme sur la plupart des étapes du GR20 où il est interdit de camper et de faire du feux (des zones bivouacs sont présentes à proximité des refuges). Pour ce séjour, nous avons donc choisi de bivouaquer hors des zones à risques en plantant notre tente tard le soir et en partant tôt. Nous faisions à manger à proximité des rivières, et nous n’avons pas fait de feu malgré l’impossibilité de trouver du gaz les premiers jours. Une règle s’impose : soyez prudent et respectueux envers la nature.
Jour 2 – Pianotolli -> Porto Vecchio -> Tagliu Rossu
Le jour suivant on rejoint la route pour trouver un bus qui mène à Porto Vecchio afin de se rendre à la rivière le Cavu. Le manque d’eau douce risque en effet de poser problème ainsi que la difficulté de longer les côtes : tant pis pour les falaises de Bonifacio, ça sera pour une prochaine fois. La Corse est très mal desservie en transports en commun. En juin, on trouve une ligne qui va d’Ajaccio à Porto Vecchio mais le bus ne passe que deux fois par jour et le notre est arrivé avec une heure de retard… Pas non plus de panneau indiquant les horaires ou d’arrêt de bus, il faut demander aux commerçants du coin où attendre et ne pas louper le passage du bus. Ce sont des entreprises privées qui transportent les passagers, le prix est donc plutôt élevé : 8 euros pour faire 28km.
Opération popote et lessive sur les bords du Cavu.
Une fois arrivés à Porto Vecchio on croise des randonneurs qui attendent un autre bus pour se rendre à Sainte Lucie de Porto Vecchio en direction du GR20 (ligne Porto Vecchio -> Bastia). Arrivés à Sainte Lucie, une navette est censée nous emmener à Conca, le village départ/arrivée du GR20 mais ne la trouvant pas on décide de partir à pied. On suit la rivière le Cavu jusqu’à un croisement : Conca sur la droite ou Tagliu Rossu sur la gauche. On se dirige alors vers le village de Tagliu Rossu pour rejoindre les fameuses piscines naturelles de la rivière Cavu.
Quelques cascades avant d’arriver aux piscines naturelles.
La route se transforme en piste et on arrive vers 19h près des piscines, les touristes sont déjà partis, c’est l’occasion pour nous de faire le plein en eau et de prendre un bon bain dans la rivière. L’eau est turquoise et transparente, nous sommes entourés de pins avec en arrière plan les aiguilles de Bavella. C’est un des plus beaux endroits sauvages que j’ai pu visiter jusqu’à présent. Se retrouver là, au milieu de nul part à la tombée de la nuit me donne un sentiment de liberté énorme.
A noter que depuis début mai des analyses ont révélé la présence d’une bactérie tropicale dans les eaux du Cavu : la bilharziose. Une douzaine de personnes ont été touché par ce ver depuis l’été dernier mais nous avons quand même pris le risque de nous y baigner : 3 semaines après notre retour nous sommes toujours en pleine forme, pas de ver à l’horizon… deuxième maladie tropicale après le paludisme, ce ver peut provoquer des lésions des reins, troubles cardiaques, pulmonaires, neurologique… il se traite facilement mais la maladie peut se propager sans aucun symptôme pendant plusieurs mois avant que des complications apparaissent. Prudence donc, un passage chez le doc s’impose dans quelques semaines pour une analyse d’urine. Aux dernières nouvelles (15 juin 2014), les autorités sanitaires devraient interdire la baignade cet été dans 3 rivières de Corse pour éviter d’autres contaminations.
Popote du soir au bord de la rivière.
Jour 3 – Piscines du Cavu -> Conca
Le jours suivant sera l’occasion de se baigner une dernière fois dans la rivière et de manger dans une petite cabane tenu par des locaux plutôt sympas, avec comme fonds sonore de la musique Corse. Au menu, une petite salade avec du fromage local et un thé glacé que je savoure particulièrement après avoir bu de l’eau chaude au goût de javel pendant quelques temps (désinfection avec les pastilles Micropur fortes oblige).
On s’enfonce dans les terres en remontant le Cavu.
Le ventre rempli on part en direction du fonds de la vallée pour rejoindre Conca par la montagne, le soleil cogne fort et je regrette de ne pas avoir pris un chapeau, une serviette humide me protégera la nuque mais les coups de soleil sont déjà là… On croise de nombreux ruisseaux pour se ravitailler en eau et une tortue de terre fait un (petit) bout de l’ascension avec nous. Après 3h de marche rapide on arrive enfin à Conca. Un peu déçu par le village : un café, une supérette hors de prix avec 3 produits sur les étales et un camping… « c’est ça l’arrivée du GR20 ?! » On imaginait plutôt ce village comme le paradis des marcheurs, un endroit où se ravitailler et se ressourcer après un tel périple mais c’est en fait plutôt désert. On croisera 3 groupes de randonneurs bien content d’arriver après 12 jours de rando dans la montagne Corse.
La mer est à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau.
On décide alors de faire une partie de la première étape du GR20. Le début du chemin est plutôt pentu et après une demi journée de marche et avec des sacs de 15 kilos c’est plutôt physique : un entrainement s’impose pour revenir faire le GR 20 complet.
On repart en direction de la mer, il est déjà tard et il est temps de trouver un endroit pour le bivouac. Ça sera en haut d’une petite colline à l’abri des regards. Mauvaise idée, l’endroit est assez exposé et vers minuit une tempête s’approche et les bourrasques qui s’infiltrent dans la tente nous empêchent de dormir correctement une bonne partie de la nuit. Notre Compact Light 2 tient néanmoins bien le coup malgré les rafales. Une excellente tente pas excessivement chère (120 euros chez Intersport pour 1,7 kilos) et qui fait bien le job malgré un plafond très bas et donc une habitabilité très limitée pour les grands.
Jour 4 – Conca -> Sainte Lucie -> Porto Vecchio
On finira notre aventure sur les hauteurs de Porto Vecchio avec une visite de la vieille ville au petit matin. La partie portuaire est sans grand intérêt, par contre la ville sur les hauteurs à un certain charme : beaucoup de ruelles avec de petits restaurants en pierres avec une vue panoramique sur le port. Par contre, c’est très touristique et ces restaurants sont plutôt chers !
La vieille église du centre ville de Porto Vecchio.
Fini de faire les touristes ! Il ne faut pas manquer la navette qui nous ramène vers l’aéroport de Figari. Le séjour est terminé, une dernière bouffé d’air chaud avant le retour dans le nord et c’est le cœur serré qu’on jette un dernier œil sur les montagnes avant d’embarquer dans l’avion. On reviendra, c’est sur !
Photos
Les photos sont disponibles sur mon compte Flickr : par ici ! Elles ont été prises avec une GoPro 3 : Black Edition.
sujet tres interessant et plein de bonnes infos.